Dominique de Villepin lors de l'émission Dimanche soir politique i-télé/France Inter/Le Monde
"Je suis gêné de voir au sein de l'UMP le temps que nous passons à nous parler à nous-mêmes. Saint-Quentin, c'est très sympathique mais je préfère qu'on parle à l'ensemble des Français". "Saint-Quentin, c'est 'l'UMP parle à l'UMP'. Et quand le président parle à l'UMP, je dis qu'il y a un problème de démocratie, il y a un problème de crédibilité de la parole politique."
Selon l'ancien Premier ministre, "le gouvernement et le président passent davantage de temps à se parler entre eux, à se disputer entre eux, qu'à répondre aux besoins des Français".
"Il faut parler à chaque Français, s'ouvrir à chaque Français et sortir des batailles partisanes" afin de répondre au "sentiment d'incompréhension et d'injustice" qui habite la population en temps de crise, a-t-il ajouté.
"La question, c'est que le président de la République, l'institution qu'il représente, soit capable de faire preuve non pas de banane, mais de vision, d'anticipation, de sagesse".
"On n'attend pas d'un président qu'il soit survitaminé, on attend qu'il soit sage". "La France va de réforme en réforme sans toujours se poser la question des résultats".
Dominique de Villepin a encore défendu la voix "différente" de la France sur la scène internationale. "Il va falloir faire en sorte que cette spécificité française ne s'efface pas", a mis en garde l'ancien ministre des Affaires étrangères, évoquant notamment le plein retour de la France dans l'OTAN. AP
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin (UMP) a proposé dimanche la création d'un conseil de sécurité économique au niveau des Nations unies pour réguler le système financier international.
"Il y a un chantier de gouvernance mondiale, tout simplement parce qu'une grande partie des problèmes du monde auxquels nous sommes confrontés n'est traitée par personne".
"Nous avons besoin sur le plan économique de davantage de concertation. Créons un conseil de sécurité au niveau des Nations unies, faisons en sorte qu'il y ait davantage de coordination entre le FMI qui serait chargé de mieux réguler le système international, la Banque mondiale, la Banque des réglements internationaux", a-t-il poursuivi, estimant que l'"on ne peut pas faire confiance à chacun des Etats séparemment pour que l'ordre mondial soit plus vertueux".
M. de Villepin a estimé que la question du dollar montrait "à quel point nous aurons besoin dans les prochains mois d'une coordination internationale".
"Est-ce que nous pouvons continuer à faire confiance au dollar comme monnaie de réserve du système international alors qu'une grande partie de la crise est née de la possibilité donnée aux Américains de créer de la monnaie, de créer du déficit, au détriment de l'économie mondiale?".
"On voit bien que la Chine est aujourd'hui en situation de demander des comptes sur son épargne placée en bons du Trésor américain", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter en référence aux pays du Sud: "Le monde a besoin de plus de contrôle, il a besoin de plus de justice".