L’affaire Clearstream au bord du chaos (Le Parisien)

Publié le par L'équipe du blog

Alors que le dossier Clearstream était clos, le juge Jean-Marie d’Huy aurait mené une enquête parallèle durant des mois. Les avocats en ont été informés juste avant l’ouverture du procès.

Onze jours avant l’ouverture du procès, l’affaire Clearstream est menacée d’implosion. Contrairement aux déclarations du parquet de , rapidement relayées, ce n’est pas un procès-verbal égaré qui a été communiqué en début de semaine aux différentes parties, mais bel et bien une procédure entière gravée sur CD-ROM. Un dossier qui, selon certains avocats, s’apparente à une «  parallèle » conduite par le juge d’Huy.
Sous des apparences complexes, l’histoire est simple. Le 18 novembre 2008, Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, magistrats instructeurs malicieusement surnommés Zig et Puce par leurs collègues, mettent un terme à leurs investigations sur la falsification des listings bancaires de Clearstream. Ils renvoient alors devant le tribunal correctionnel Imad Lahoud, Jean-Louis Gergorin et 
. En attente du jugement, le dossier Clearstream est donc officiellement clos et aucun acte d’enquête ne peut être accompli.

Une violente bataille judiciaire

Sauf que trois semaines plus tard, le 9 décembre 2008, Jean-Marie d’Huy se retrouve face à Imad Lahoud. L’informaticien est alors poursuivi pour avoir frauduleusement utilisé la carte bancaire d’EADS, dont il était consultant. Rien à voir avec l’autre affaire. Pourtant, ce jour-là, Jean-Marie d’Huy ne se limite pas à sa saisine et revient longuement sur son ancien dossier. Sous le feu des questions, Lahoud avoue alors être le falsificateur des listings et dénonce Gergorin et Villepin comme étant les instigateurs d’un complot contre Nicolas Sarkozy. Comme l’a révélé « le Journal du dimanche », ce procès-verbal en dehors de toute règle procédurale n’est pas communiqué aux parties de l’affaire Clearstream.
Lahoud ayant livré tellement de versions différentes, l’épisode aurait pu rester anecdotique. Seulement, le même juge d’Huy qui n’est plus accompagné de son collègue Pons, parti à Montpellier poursuit cette instruction parallèle. Au mois de juin, à trois mois du procès, il interroge très officiellement Jean-Louis Gergorin en présence de son avocat M e Paul-Albert Iweins sur la dénonciation de Lahoud… Gergorin dément cette énième version. Mais son défenseur, ancien bâtonnier de Paris, généralement calme et mesuré, entre dans une colère froide contre cette instruction parallèle. Ni le juge ni le parquet ne réagissent… 
C’est l’intégralité de cette procédure, jusque-là secrète, que le procureur de Paris a transmis, en toute hâte aux différentes parties de l’affaire Clearstream en début de semaine. Elle annonce une violente bataille judiciaire à l’ouverture du procès, le 21 septembre. « Quoi qu’il en soit, nul n’échappera au procès des juges d’instruction », annonce, dépité, un avocat.
Quant à M e Metzner, l’avocat malicieux de Dominique de Villepin, il dit pour l’instant vouloir « voir l’intégralité du dossier » communiqué par le parquet pour « décider de la stratégie ». Le procès est au bord du chaos.

Source: Le Parisien 

Publié dans L'affaire Clearstream

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Merci Hélène!
Répondre
H
Passionnants apports de l'équipe du blog, dont le travail de relais constant est remarquable.
Répondre
D
Peut-être "Le Parisien" est-il encore un peu indépendant du pouvoir ?...
Répondre
M
Engendrée dans les bas-fonds d'une officine poussièreuse par des esprits retors , cette nébuleuse affaire Clearstream , née dans la poussière redeviendra poussière : un coup de vent , une fenêtre ouverte pour aérer l'odeur nauséabonde qu'elle dégage et ...pschitt , il n'en restera rien ! A nous 2012 !
Répondre